Master class – Matthieu Zirn

Batteur Extrême
 

Après ma première master class il y a quelques mois avec JB Cortot, que j’ai vraiment apprécié, je décide d’aller voir cette fois-ci Matthieu Zirn. J’ai encore une fois appris plein de choses, des conseils et de nouvelles idées notamment l’utilisation des percussions.

Dans cet article je vais vous parler :

  • De son parcours
  • Du solo
  • De l’importance des percussions
  • Du son
  • De la force du geste
  • Du jeu avec les mains
  • Du choix de la batterie
  • Du jeu à la même puissance

 

Son Parcours :

 

Il a vécu dans un petit village d’Alsace. Son père était le chef d’orchestre du village pendant près de 40 ans. Toute sa famille faisait de la musique, il était donc obligé d’en faire aussi. A 7 ans il commence la trompette. Il en fait quelques mois puis arrête car ça ne lui plait pas du tout.

Un jour il voit le batteur de l’harmonie jouer et se dit « pourquoi pas moi ». Il commence donc à s’entraîner et avec l’aide du batteur et joue ses premiers morceaux dans l’orchestre. « Même si c’était pas terrible j’étais obligé de suivre la pulsation, c’était un très bon exercice ».

A 13 ans il commence à prendre des cours. Il rentre ensuite au conservatoire car s’il veut percer dans ce milieu il sait qu’il doit s’investir. Là-bas il a un professeur qui lui fait travailler la technique. Réticent au départ, la technique lui permettra d’améliorer franchement son jeu. Avec l’expérience acquise il commence à donner des cours et en parallèle il joue dans des petits groupes.

Ces deux activités prennent de plus en plus de temps et il doit faire un choix : il choisit ainsi de s’investir complètement dans son groupe de musique car il veut avant tout être musicien et non enseigner. Aujourd’hui il joue dans le trio de Jazz « Grégory Ott Trio » et avec Matskat.

 

Le solo :

 

Il commence la master class en jouant un solo. Je suis étonné car dans sa main droite il tient deux objets posés l’un sur l’autre. Il expliquera que c’est tout simplement une raquette avec des clochettes et un balai qui sont superposés, et qu’il joue à la place d’une baguette (voir vidéo ci-dessous). Ensuite il enchaîne avec des maracas et la baguette traditionnel. Son jeu est léger, dansant et fluide. Ce qui me surprend c’est qu’il joue les maracas sur tout le kit. Ça m’a fait réaliser qu’on peut vraiment faire ce que l’on veut et que la batterie offre des possibilités infinies.

 

L’importance des percussions :

 

Pendant toute la durée de la master class il n’a cessé d’utiliser les accessoires (clochettes, maracas…), pour lui c’est très important. C’est ce qui fait de la batterie un instrument unique et totalement modifiable. En fait, à son début avec la trompette il ne se sentait pas libre, les 3 pistons n’étaient clairement pas suffisants. Avec la découverte de la batterie ça a changé.

Parce qu’une batterie en réalité c’est quoi ?

C’est un ensemble d’instruments : une caisse claire c’est un instrument, une cymbale c’est un instrument… Tous ces éléments peuvent être joués indépendamment, même si je vous l’accorde jouer de la cymbale pendant 1h ça peut vite devenir répétitif ;).

Chaque élément peut être enlevé ou rajouté à tout moment, à condition d’avoir encore de la place. Partout sur sa batterie on pouvait voir diverses percussions. Sur le charley et entre les deux toms il y avait des clochettes. Il a aussi amené une cagette entière remplie de percussions (maracas, tambourins, etc…). Ça permet d’apporter de la nouveauté avec des sons totalement personnalisables.

 

Le son est votre création :

 

L’utilisation de tous ces accessoires est une porte vers la liberté. Vous pouvez choisir spécifiquement et précisément le son que vous voulez avoir. Un son lourd avec des maracas ou au contraire un son plus funky avec la raquette/clochette. L’intérêt c’est aussi de pouvoir combiner plusieurs accessoires. Un exemple qu’il a fait c’est qu’il tenait la raquette/clochette avec un balai en dessous, du coup ça donnait un son plus long et moins rude. Il disait aussi qu’il enlevait des clochettes sur la raquette (au total il y en avait 6) parce que ça envahissaient tout l’espace sonore. Il les tordait parfois pour les rendre moins stridentes.

En fait c’est au batteur de choisir le son que va faire tel ou tel élément. Si le son ne lui correspond pas il peut le modifier à sa guise, par exemple en rajoutant du coton dans les cloches ou en mettant du Moongel pour atténuer le son.

 

La force du geste :

 

En jouant avec les différents accessoires il fait remarquer que son geste reste totalement identique. Que ce soit sur la cymbale, avec les maracas ou même sans rien dans sa main le geste est le même, seul le son change. La difficulté réside dans les percussions jouées en l’air, c’est à dire sans support. En effet quand vous n’avez pas de but il est plus difficile d’arrêter sa main d’un coup sec et précis car vous êtes entraîné par le poids de l’objet.

L’astuce qu’il donne pour être plus à l’aise (surtout au début), c’est de frapper l’objet sur la jambe. Vous aurez ainsi plus d’impact sans vous forcer à retenir l’objet dans sa course. L’avantage de frapper sur la cuisse c’est que vous aurez un son plus pur, avec seulement le son de la percussion contrairement à une frappe sur la caisse claire ou le tom.

 

Jouez avec les mains :

 

A la fin de la master class il s’assoit et tape sur le rebord de la scène avec ses mains et ses doigts. Il explique qu’un jour on lui a dit de jouer une bossa avec les mains et que depuis il n’a plus les mêmes sensations. « C’est assez compliqué parce qu’il faut tout réapprendre, c’est totalement différent qu’avec une baguette. Il y a plein de différents sons possibles qu’il faut réussir à faire avec ses doigts (accents avec ses ongles, gros coup avec le poing) ».

Ce travail lui a permis d’avoir une autre vision du rythme initial : « Après je n’ai jamais rejoué la bossa de la même manière, ça ouvre l’esprit et le ressenti n’est plus jamais le même ».

 

Le choix de la batterie :

 

Pour cette master class il disposait de deux batteries différentes. Une qui sonnait plus « root » et une plus rock. Il ne les utilisait bien sûr pas toutes les deux pour le même genre de musique. Il aime bien les batteries Ludwig et les modèles vintage. Le choix de la batterie est vraiment essentiel, ça va modifier la manière de jouer et d’appréhender l’instrument. C’est l’identité du batteur, c’est ce sur quoi il s’appuie pour faire passer son message, vous avez donc intérêt à la choisir soigneusement.

 

Jouez tout à la même puissance :

 

Il apprécie le style de Steve Jordan, avec son jeu robuste et sans nuances. Ça peut paraître contradictoire car on entend souvent dire « un bon batteur doit faire des nuances, ça permet d’apporter de la couleur et de surprendre le public », mais étant donné que tout le monde fait des nuances, là le fait de ne pas en faire peut retourner la situation et justement provoquer la surprise. Il faut être un peu comme le père noël, l’enfant sait qu’il va avoir un cadeau mais il ne sait pas quoi. Peut-être qu’une simple tablette de chocolat le satisfera amplement.

Je pense qu’il faut parfois arrêter de trop réfléchir et faire au plus simple, ça peut être tout aussi efficace et étonnant.

 

Utilisez-vous des percussions (maracas, tambourins, clochettes…) quand vous jouez de la batterie ?

Avez-vous déjà essayé de jouer de la batterie avec les mains ?

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